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Le disciple ayant cheminé sur la voie de la philosophie est alors apte à s'installer pleinement dans la doctrine, à réfléchir et à comprendre de manière plus générale ce que ses principes impliquent, afin de les mettre en œuvre.
Extrait :
XXX.
Les devoirs se mesurent surtout à la nature des personnes et à leurs situations respectives. Or, cet homme, c’est ton père. Il t’est commandé d’avoir soin de lui, de lui céder en tout, de supporter ses réprimandes et ses mauvais traitements. « Mais c’est un mauvais père ! » Est-ce donc que la nature n’a voulu t’unir qu’à un bon père ? elle a voulu t’unir à un père. Ton frère t’a fait une injustice : observe le rapport qui doit exister entre lui et toi. Ne te demande pas ce qu’il a fait, mais ce que tu as à faire pour que ta volonté soit conforme à la nature. Nul ne peut te léser si tu ne le veux : car tu ne seras jamais lésé que lorsque tu croiras l’être. Tu trouveras de même quels sont tes devoirs envers ton voisin, envers ton concitoyen, envers ton général, si tu t’habitues à considérer ce que ces hommes sont par rapport à toi.
XXXI.
1. Sache que la piété envers les dieux consiste avant tout à concevoir d’eux de justes opinions, par exemple, à croire qu’ils existent et qu’ils gouvernent toutes choses avec un ordre et une justice admirables, à être persuadé que tu dois leur obéir et te plier sans murmure à tout ce qui arrive, parce que tout est réglé par une pensée souverainement sage ! De cette manière, tu ne te plaindras jamais des dieux ; tu ne les accuseras pas de n’avoir pas souci de toi.
2. Mais tu ne peux en venir là que si, regardant comme indifférentes les choses qui ne dépendent pas de toi, tu juges ou bonnes ou mauvaises celles-là seulement qui dépendent de toi. Car si tu prends quelqu’une des premières pour un bien ou pour un mal, il est de toute nécessité que, frustré de ce que tu désires et frappé de ce que tu craignais, tu n’accuses et ne haïsses les auteurs de tout ce qui arrive.
3. En effet, tout animal a reçu de la nature une disposition, d’abord à fuir et à éviter toutes les choses qui lui paraissent nuisibles, et tout ce qui peut amener ces choses mêmes, puis à rechercher et à aimer tout ce qui lui est agréable et tout ce qui peut lui procurer du plaisir. Il est donc impossible que celui qui se croit lésé aime celui qui lui paraît être l’auteur de son dommage, pas plus qu’il n’aime son dommage même.
ÉPICTÈTE, Manuel, tr. H. Joly, Librairie Delain, 1901.
Questions :
1. Quels sont nos devoirs envers les autres, et comment déterminer notre conduite à leur égard ?
a) De quelle manière la multitude envisage-t-elle ces questions ? Appuyez-vous sur l'objection supposée dans le premier paragraphe, pour le déterminer.
b) Comment le sage doit-il agir ?
c) Repérez et analysez en quoi le devoir et la justice consistent en une certaine proportion.
d) Repérez et analysez la norme que constitue la "nature".
e) Pourquoi, si nous rapportons toute chose à la nature, ne saurions-nous souffrir de ce que les autres n'en fassent pas de même ? Pour répondre, revenez au principe : ce que font les autres dépend-il de moi ? En revanche, la manière dont je me comporte dépend-elle de moi ?
2. Quelle définition nous est donnée des dieux, et de leur rôle sur la nature ?
3. Est-il en notre pouvoir d'agir sur la nécessité du cours des choses ?
4. Comment, alors, le philosophe doit-il se rapporter aux dieux ? Cette attitude est-elle, par exemple, compatible avec certaines pratiques religieuses de l'Antiquité, telles que des offrandes aux dieux pour s'attirer leur bienveillance ou leur clémence ?
5. Que signifie le fait d'être "indifférent" ? En quoi ce détachement conduit-il à ne pas souffrir de ce qui ne dépend pas de nous ?
6. En quoi le fait de ne juger "ou bonnes ou mauvaises" que les choses "qui dépendent de [nous]" rend-il chacun responsable de son propre bonheur ?
7. Comment la nature est-elle évoquée dans le dernier paragraphe ?
a) La recherche du bonheur est-elle contre nature, ou bien obéit-elle à un ordre naturel ?
b) En quoi se croire lésé est-il tout autre chose que l'être effectivement ? Le sage peut-il se croire lésé par le cours des choses ?
8. Ce qui est enseigné, ici, c'est que rien de ce qui ne dépend pas de nous ne doit nous affecter, si nous prenons soin d'en juger correctement. De ce fait, le bonheur est-il affaire de circonstances ? Le sage peut-il être heureux quelles que soient les circonstances ?
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